Djama Keita – Guidance

Productions : EÏA / Prod’Action
Release Date : April 29th 2016
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Tracklist :

1. An Silans
2. Praise
3. Guidance
4. Try
5. Chaque jour
6. Free up
7. Quitter (ce far west)
8. For you
9. Inna morning
10.Ghetto life
11.Seek Jah love
12.My way
13.Serious time
14.Viv adan Love

Si il y a un exercice dans lequel les musiciens caribéens ont toujours excellé, c’est bien celui d’assimiler différents courants pour s’en créer un qui leur est propre.

Avec son nouvel album « Guidance », Djama Keita ne déroge pas à la règle, bien au contraire…

Nous accueillant au bord de la rivière avec le lumineux titre acoustique « An silans », on sent de nombreuses influences, digérées à merveille, qui nous évoquent les plus belles expérimentations d’un Buju Banton chez Penthouse, ou d’un Bim Sherman chez Adrian Sherwood.

Disons le tout de suite, la diversité est un des atouts majeurs de ce disque ; là où le piano flirte avec le Jazz sur le langoureux « Inna Morning », le texte vient tutoyer la chanson française sur le tubesque « Quitter (ce farwest) », quand la tchatche se fait rageuse d’un beat Dancehall-Rock que les rejetons Marley n’auraient pas renié (Ghetto).

Sur les titres Reggae comme « Praises » ou « Guidance », la voix est à l’image du texte, ça frappe juste, c’est simple, clair et naturel. Il faut dire que l’ami Djama Keita est loin d’en être à son coup d’essai, parmi ses premiers faits d’armes on se rappelle tous de son apport au collectif Redzone.

C’est d’ailleurs naturellement qu’il a convié son collègue depuis cette époque, Lyricson, sur « Seek Jah », choix judicieux tant la voix du chanteur Guinéen se mêle aux guitares africanisantes du morceau. Mystikal Heights est également de la partie sur « Serious », Djama Keita a préféré les amis à d’éventuels featurings prestigieux à distance. Naturel, vous dit-on…

S’il fallait chercher une ombre au tableau, ce serait éventuellement du côté du mixage de certains titres Reggae, qui, bien que propre, aurait pu être un tantinet un peu moins sage et faire frapper la basse-batterie un peu plus violemment, pour nous chahuter comme c’est le cas sur le furieux « Free up » ! Cela parait très secondaire face aux qualités évidentes de cet opus.

On ne parle pas d’une compilation d’instrumentaux piochés ici et là, on parle d’un vrai album, écrit, composé et réalisé au service d’une vision artistique assumée, à l’image de ce magnifique « Viv », qui clôt le voyage par des chœurs subtils sur des tambours Nyabinghi. Un voyage dont on ressort apaisé.

Grâcieux. Mature. Deux mots qui nous viennent naturellement à l’esprit pour qualifier cet album étonnant qui ne se domptera pas en une écoute, mais qui séduira quiconque se risque à y retourner.

La bonne musique traverse le temps, Djama Keita l’a compris.

Tonton J.